Le film c'est juste les thèses des premiers chapitres narrées par dessus des images de vieux films et honnêtement je trouve ça assez indigeste. Mieux vaut regarder les autres films de Debord et lire tranquillement le bouquin en lui-même.
Je recommande d'ailleurs "Réfutation de tous les jugements…", qui est court et où Debord répond aux critiques de son époque.
Si j'ai une liste de trucs qui m'ont aidé à mieux comprendre le bouquin, c'est :
– Lire des traductions en parallèle du texte original.
Celle de Ken Knabb et library.nothingness.org/articles/SI/en/pub_contents/4/ notamment. Ça aide d'avoir plusieurs mots différents qui sont sensés exprimer la même chose. C'est pas une approche très puriste, mais je suis pas un académicien donc je me bats un peu les couilles.
– Ne pas passer trop de temps sur les deux-trois premiers chapitres.
J'ai personnellement beaucoup lu le livre dans les transports en commun, en piochant des thèses un peu au hasard, et bien que je pense pas que c'est la meilleure approche, ça m'a permis de pas rester coincé sur la prose impénétrable du 1er chapitre.
À partir du troisième, ça commence à être compréhensible pour le lecteur moyen selon moi, et c'est là qu'il défini vraiment ce qu'il entend par "spectacle".
Le spectacle concentré c'est l'URSS, le diffus c'est les Amerloques/USA.
Dans le 4ème chapitre, Debord raconte sa vision de l'histoire du socialisme et du Marxisme, et c'est sûrement le chapitre qui a le plus d'intérêt immédiat pour les gens d'ici qui aime débattre de ce qui se passait quand Staline et Khrouchtchev étaient encore vivants.
Les chapitres 5, 6 et 7 parlent de temps et d'espace, considérés à travers l'histoire et l'idéologie capitaliste. C'est très inspiré par Henri Lefebvre à ce qu'il parait.
Des fois je suis triste de ne pas vivre au Moyen-Age ou dans l'Antiquité et d'avoir une vie plus simple, et c'est en partie à cause de ces chapitres.
Voici une bonne vidéo de Anselm Jappe où il en parle à partir d'une vingtaine de minutes : youtube.com/watch?v=zo5vdXkRPuc
– Lire les "Commentaires sur la société du spectacle".
Il est plus clair dans ce bouquin, et il l'a écrit à la fin des années 80 donc en prenant compte de la dystopie neolibérale dans laquelle nous vivons toujours.
À prendre avec un grain de sel ceci dit car il était bien alcoolique, parano et smug à ce moment là de sa vie, mais en majorité il avait raison
– Lire des journaux de l'Internationale Situationniste.
Le numéro 10 particulièrement, car il contient des espèces de prototypes de la SdS dans des articles comme "Le déclin et la chute de l'économie spectaculaire-marchande" et "Adresse aux révolutionnaires d'Algérie et de tous les pays" (qui a deux images illustrant bien les deux types de spectacles).
Faut pas oublier que les situationnistes ne se résumait pas qu'à Guy Debord, mais qu'il y avait aussi d'autres gens intéressants comme Mustapha Khayati, Raoul Vaneigem et René Viénet. L'article de Khayati "Les luttes de classes en Algérie" dans le n°10 est cool pour savoir ce qu'il s'est passé pendant la guerre civile là-bas d'ailleurs.
Avertissement: Les situationnistes ont non-ironiquement contribué au développement de ma dépression et mon alcoolisme, ça deviens plus dur d'encaisser l'esclavage moderniste après ça